La Suisse est un petit pays situé au centre du continent européen. Les catastrophes et les urgences ne connaissent pas de frontières politiques ou géographiques. La pandémie de Covid-19, le conflit en Ukraine ou les incendies de forêt le montrent de manière impressionnante.
Tout pays ou toute organisation internationale peut demander l’aide du mécanisme de protection civile de l’Union européenne (UE) lorsque l’ampleur d’un événement dépasse les capacités d’intervention nationales. Une fois qu’un pays a demandé de l’aide, le Centre de coordination des interventions d’urgence (ERCC) coordonne et mobilise l’aide ou l’expertise offerte par les Etats membres. Il veille à ce que l’aide parvienne là où elle est nécessaire. Le mécanisme de protection civile de l’UE comprend un réservoir européen de protection civile des Etats membres et, depuis 2019, une réserve supplémentaire rescEU, comprenant notamment des avions et des hélicoptères de lutte contre les incendies.
Conformément à son mandat et aux accords internationaux conclus, l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) entretient des contacts avec les Etats et les organisations internationales chargées d’une mission comparable. Des accords internationaux ont été conclus avec les pays voisins. La collaboration avec le Liechtenstein fonctionne de manière comparable à celle avec les cantons. La collaboration avec l’Allemagne fonctionne également très bien. Avec la France, l’Autriche et l’Italie, les contacts varient selon les besoins. La coopération bilatérale est de plus en plus remplacée par la coopération multilatérale dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’UE.
Depuis 2017, il existe un accord administratif entre la Suisse et l’UE dans le domaine de l’aide civile en cas de catastrophe. Celui-ci simplifie l’échange d’informations entre les centres d’intervention de la Suisse et de l’UE mais ce n’est pas suffisant. Une étude de l’EPFZ datant de 2021 donne une estimation de l’utilité, des coûts, des opportunités et des risques pour la Suisse. Une participation rapide serait une situation «gagnant-gagnant» pour toutes les parties concernées dans le sens de notre mission – sauver des vies, protéger les infrastructures et le cadre de vie. Le mécanisme de protection civile de l’UE est toutefois ouvert aux pays de l’AELE qui font partie de l’EEE et aux pays candidats à l’adhésion à l’UE. La Suisse ne faisant pas partie de ces catégories, une adhésion n’est actuellement pas possible. La modification de ces conditions ou un traité international (plutôt improbable) pourrait y remédier. Nous travaillons à des solutions.